Discussion avec sud étudiant autour du plan "campus"

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L’AJR a décidé de rendre public une discussion avec Sud étudiant.

 

1 Extrait du tract de l’AJR.

 

« Voici ce que propose de son côté le conseil régional et les présidents pour les trois universités de Montpellier au sein de l’UMSF : « l’intégration systématique dans les cursus de modules liés à l’insertion professionnelle ; la généralisation de stages en milieu professionnel, avec mise en place d’une banque de stages mutualisée ; l’individualisation progressive des parcours de formation la création de parcours professionnalisants impliquant une mobilité européenne et internationale. » (source : www.univ-montp3.fr/campus/documentation/note_d_intention%5B1%5D.pdf ). N’est-ce pour avoir des étudiants qui font des stages gratuits dans leur entreprise que tous les patrons de la Région soutiennent ce plan ? Comment comprendre qu’aucun élu du conseil municipal de « gauche » à Montpellier n’est voté contre ce plan ? Comment comprendre que l’élu de la LCR/ NPA se soit abstenu sur la privatisation des universités ?

Comment comprendre qu’à Montpellier2, les élus de Sud et de l’UNEF aient voté pour l’application du plan campus (source : http://www.univ-montp2.fr/files_lien/879_lien.pdf). Ils seraient tous d’accord pour accepter la liquidation de nos diplômes ? »

 

2 Réponse quant au soi disant vote de SUD-Etudiant Montpellier II pour le plan campus:

 

« L'élu SUD-Etudiant au CA de Montpellier II n'était pas présent lors de ce CA, réuni pendant l'été. Comme tout-e-s les militant-e-s de SUD-Etudiant, il est salarié-e afin de financer ses études. Il a donc remis procuration à l'élu de la liste SUD-Education/CGT-FERC. Cet élu n'a pas pris part au vote sur la question du plan campus, comme le décompte des voix vous permet de le voir (24 voix, 22 voix exprimées sur ce vote). De plus, ce CA n'est en aucun cas décisionnel puisque les personnalités extérieures n'étaient pas encore nommées, et n'a donc qu'une valeur propositionnelle. Les votes pour le plan campus et l'unversité unique ont été réalisés plus tard et nous vous renvoyons aux PV correspondants quand aux votes de SUD-Etudiant (NPPV sur Montpellier II, vote contre sur Montpellier III avec explication de vote dénonçant la forme comme le fond de ces propositions.).

Votre volonté affichée de construire un front de lutte contre ces réformes est en contradiction complète avec vos attaques répétées contre SUD-Etudiant, seule structure syndicale luttant depuis des années contre les réformes de casse de l'enseignement supérieur sur Montpellier.


Nous vous rappelons également que des intersyndicales (recherche et enseignement supérieur) appellent depuis une semaine à des AG sur les différents sites universitaires et de recherche à propos des réformes en cours, et ce à l'initiative de SUD-Education, SUD-Etudiant et SUD-Recherche-EPST. Les prochaines auront lieu au CNRS, lundi, et à l'UM III, mardi.
Syndicalement.
Bastien et Benjamin, militants à SUD-Etudiant Montpellier. »

 

3 Réponse à Sud étudiant concernant « les inventions de l’AJR » et autres « faux PV de CA ».

 

« Plusieurs des membres de l’AJR faisant signer l’ « appel pour l’unité » ont été interpellés par des membres de SUD étudiants concernant le soutien de l’élu sud étudiant au CA de Montpellier 2 au plan campus. Nous avons maintenant la réponse de Sud étudiant.

Regardons-y de plus prêt.

Rappelons en effet que le PV du CA établit que, concernant la décision « Approbation de délégation donnée par le CA à Mme la Présidente dans l’engagement de l’Université Montpellier 2 concernant le projet opération Campus « Université Montpellier Sud de France » » le résultat du vote donne : « Cette décision est soumise au vote du Conseil d’Administration, et est approuvée à l’unanimité des conseillers présents ou représentés. » (source : http://www.varri.univ-montp2.fr/files_lien/879_lien.pdf)

 

 

Si l’on regarde bien le détail des autres votes, les « NPPV » (intitulé dans le PV « refus de vote ») sont pris en compte. Il en aurait été différemment pour ces votes ? L’unanimité dont se targue l’administration serait abusive ? Mais dans ce cas, où est le communiqué de démenti ? Où est le tract annonçant que les élus de sud refusent de mettre en œuvre ce plan, qui date pourtant… d’avril 2008, c'est-à-dire il y a 8 mois (et le vote au CA date de début juillet, il y a 5 mois !). Le vote concernant les personnalités extérieures datant, lui, du 23 juin (donc avant et non pas –comme vous l’affirmez- après le CA du 7 juillet !).

 

A cela s’ajoute d’autres questions : si ce que vous dites est vrai, (nous en doutons, puisque nous n’avons comme document que le PV du CA et aucun démenti public de votre part) alors pourquoi refuser de voter ? Pourquoi pas un vote contre ? Vous expliquez combattre le plan campus et la conclusion que vous en tirez est… de refuser de voter contre ?

Et surtout : si Sud étudiant « combat » contre les « réformes », pourquoi siéger dans un conseil d’administration dont l’utilité est d’intégrer les organisations et les étudiants à l’application de ces mêmes « réformes » ?

 

Pourquoi donc avoir défendu avec l’UNI (et toutes les autres listes présentes aux dernières élections) une « proposition commune » visant à intégrer les étudiants à participer aux décisions du CA pour que les décisions prises le soient « au consensus » ?

(pour avoir tous les éléments vous pouvez vous pouvez consulter cet article de notre blog : http://ajr34.over-blog.com/article-19739767.html)

 

Pourquoi également avoir tout mis en œuvre pour empêcher l’an dernier, à Montpellier comme ailleurs, toute manifestation nationale au ministère pour exiger l’abrogation de la LRU ? N’est-ce pas le refus de la coordination nationale (dirigée par la LCR, Sud et l’UNEF) de permettre cette manifestation, qui a permis aux dirigeants de l’UNEF de négocier avec Pécresse l’application de la réforme (et au passage, le plan « campus ») et d’être les seuls « représentants » des étudiants. C’est pour ces raisons que nous nous sommes toujours positionnés comme étant favorable à la construction d’un authentique syndicat étudiant indépendant de l’administration, de son financement et surtout indépendant des instances de mise en œuvre de ses plans de casse des diplômes.

 

Puisque nous en sommes au positionnement des uns et des autres concernant ce plan « campus », et ne pouvant pas aller consulter tous les PV de CA de France, nous sommes allés voir quelques uns des communiqués de Sud.

 

C’est ainsi que nous avons pu lire sur le site national de Sud étudiant : « en n’attribuant "le pactole" (sic) qu’à 10 universités maximum (sur les 86 universités présentes sur le territoire français), le ministère de l’enseignement supérieur initie les mises en concurrence entre les universités, et ce au détriment d’un accès égal à une université de qualité pour tou-te-s sur l’ensemble du territoire. Si nous restons les défenseurs d’universités publiques, de qualité, accessible à tou-te-s ; mais si nous luttons aussi pour la rénovation des campu,s afin de les rendre plus "vivables" pour les étudiant-e-s, il est tès clair que "l’opération campus" ne saurait répondre à l’ensemble de ces questions. » (source : http://www.sud-etudiant.org/article.php3?id_article=1262)

 

Le problème serait donc que l’argent irait qu’à certains et pas à tous ? Le plan campus ne « saurait répondre à l’ensemble de ces questions » ? Il y répond donc en partie ? Dans ce cas, il est normal que l’élu de Sud ait soutenu le plan campus sur Montpellier, puisque selon eux, il s’agit d’argent en plus pour l’université (de même que pas un seul élu au conseil municipal de Montpellier n’a osé voter « contre », la LCR/NPA s’abstenant en déclarant : « Le plan Campus décide de donner des moyens nouveaux et une visibilité internationale à 10 ou 15 universités » – source : http://www.resistons.net/index.php/2008/04/20/227-conseil-municipal-extraordinaire-a-montpellier).

 

Nous exagérons ? Nous tordons le bâton ? Nous interprétons ? Nous proposons de lire les lignes suivantes :

 

« A la grande surprise des acteurs universitaires et politiques nordistes, le projet « Université de Lille » n’est pas retenu… on peut regretter que le projet qui comprenait le rattrapage de la moyenne nationale en matière de logement étudiant (un millier de chambres CROUS), des mises aux normes des bâtiments et une amélioration des conditions de vie et d’étude sur le campus soit abandonné.

Regrettable aussi que les considérations politiciennes (faire des cadeaux aux copains) aient primées sur la qualité des dossiers et les considérations d’aménagement du territoire.

Petite consolation pour les responsables universitaires, Lille a été classé premier dans la liste des 7 projets qualifiés de « prometteurs » et donc qui bénéficieront selon la ministre d’une attention particulière (le projet de Valenciennes est lui dans une autre liste de projets dits « innovants »). »

 

Le plan campus, pour les rédacteurs de ces lignes, c’est le socialisme à Lille : le rattrapage de la moyenne nationale en matière de logement, des mises aux normes de bâtiments, l’amélioration de vie etc. Quel plan formidable, selon les auteurs du texte !

Qui donc regrette ainsi de ne pas avoir été « sélectionné » par Pécresse ? La réponse, on la trouvera ici : http://sud-etudiant.univ-lille1.fr/spip.php?article222

 

Mais au fait, que contient réellement ce plan « Université Lille » que regrette cette section de Sud étudiant à Lille ?

 

Voilà ce que l’on peut lire dans une partie du projet : « L’opération campus en cours est le catalyseur de ce projet et en favorise l’accélération, par l’effet de levier du recours aux contrats de partenariat public-privé (PPP). »

Puis : « Jouer un rôle essentiel dans la recomposition du paysage économique et universitaire

eurométropolitain. L’université de Lille et les membres du campus Grand Lille, en symbiose avec les autres partenaires du PRES « Université Lille-Nord de France », renforcent en effet le schéma métropolitain de développement de l’innovation et de la recherche. » (source : http://campusgrandlille.fr/pdf/Porter_l%27ambition.pdf)

En photo sur le site : une demi douzaine de patrons posent sur la photo, tout sourire. Sans commentaire.

 

Et tout cela est appelé par les responsables de sud étudiants la lutte « depuis des années contre les réformes de casse de l'enseignement supérieur » ! Comment comprendre ?

 

L’ensemble des éléments que nous publions et que nous critiquons est vérifiable.

Pour notre part, nous sommes tout à fait disponible pour mener une campagne d’unité avec tous ceux qui veulent sincèrement défendre les revendications de la jeunesse. C’est tout le sens de l’appel rédigé par plusieurs jeunes et militants, qui est maintenant signé par plus de 70 jeunes dans l’Hérault.

 

Cet appel indique notamment :

« Nous sommes attachés aux diplômes nationaux, garanties dans les conventions collectives, qui permettent l’égalité partout en France. Nous refusons cette politique qui livre les jeunes à la déqualification, aux stages gratuits ou sous-payés, c’est-à-dire à la précarité généralisée.

Nous nous sommes battus pour l’abrogation de la LRU ; aujourd’hui, le gouvernement veut continuer à casser les Universités et les diplômes.

 

C’est le même problème avec la réforme des lycées qui envisage de remettre en cause le caractère national du bac, et de supprimer encore plus de postes de professeurs.

Alors que le gouvernement et la Banque Centrale Européenne injectent des milliards dans la spéculation, qu’ils envoient des troupes et du matériel en Afghanistan, nous affirmons au contraire :

-         Pas un euro pour les spéculateurs !

-         Non à la guerre : retrait des troupes d’Afghanistan

-         Unité pour le retrait du plan « campus »

-         Unité pour le retrait de la réforme des lycées. Maintien du bac national. Maintien des postes de profs et restitution de tous ceux qui ont été supprimés. »

 

 

N’est-ce pas sur ces revendications que doit se faire l’unité de la jeunesse ? Qui d’autre propose cette orientation auprès des étudiants ? Quelle autre organisation que l’AJR ?

 

Enfin, pour répondre à la dernière remarque, il n’y a aucune attaque contre Sud étudiant ni l’UNEF, mais une polémique concernant l’orientation de ces deux organisations, sur la base des faits. N’importe qui peut le constater.

Cette polémique n’empêche pas l’unité d’action, mais nous constatons qu’à chaque fois que nous avons fait des propositions, elles sont restées lettre morte. Nous constatons également qu’à la dernière réunion AJR, deux militants de Sud lycée étaient présents, et que le responsable a usé de tous les arguments pour éviter de s’engager dans la proposition d’appel pour l’unité, et a ensuite convaincu l’autre adhérent (pourtant signataire et enthousiaste par rapport à ce que nous proposions) de ne plus nous parler (ce qui a été fait le lendemain matin, sans explication). Enfin, le responsable de Sud étudiant à Montpellier 3 est l’auteur d’un SMS de menace à notre encontre l’an dernier, pour lequel il ne s’est jamais excusé. »

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