Fusion des universités Montpellier 1, 2 et 3 : « l’union sacrée » pour liquider nos universités, nos filières, nos diplômes !

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Fusion des universités Montpellier 1, 2 et 3 :

 « l’union sacrée » pour liquider nos universités, nos filières, nos diplômes !

Ne les laissons pas faire ! Les étudiants n’acceptent pas !

 

Que contient le plan « campus » ? Pourquoi une telle union Frêche/Mandroux/Pécresse ?

 

Dans le Midi Libre du 16 avril on apprend que les trois universités de Montpellier postulent pour l’opération « campus » proposée par le gouvernement Sarkozy. L’objet de cette opération serait la fusion des trois universités de Montpellier. Selon le journal, une « union sacrée » se serait réalisée à cette occasion : en effet, on trouve en promoteur de ce projet sarkozyste, Georges Frêche ainsi que l’équipe municipale PS/PC/Modem (ex UDF) de Montpellier, aux côtés des présidents d’universités.

Le ministère promet ainsi de donner 5 milliards aux 10 universités retenues (argent pris sur les finances d’EDF !). Quelles sont les « contre-parties » ?

 

Le gouvernement Sarkozy/Pécresse avec l’opération Campus : « il est demandé aux universités d’attirer les entreprises par des retours sur investissement ».

 

Dans le cahier des charges de l’opération campus, il est demandé aux universités candidates : « Les modalités de financement des projets retenus au titre de l’Opération Campus sont volontairement innovantes. Elles reposeront en effet sur des contrats de partenariats(partenariats public-privé), dans le triple objectif de rapidité de mise en oeuvre, d’encouragement des relations entre les établissements d’enseignement supérieur et le secteur privé, de responsabilisation des équipes dirigeantes des universités conformément à la logique de la loi votée en août 2007 [loi d’autonomie des universités, LAU/LRU, NDLR]. »

C’est donc en pleine application de la loi LRU, combattue pendant deux mois par les  étudiants, que l’opération Campus se met en œuvre.

Le « cahier des charges » poursuit : « Il est donc demandé aux universités candidates de réfléchir dès à présent soit à la manière d’attirer des partenaires investisseurs qui partagent le même projet, soit à la possibilité d’intégrer dans leur projet de campus des activités économiques dont elles peuvent attendre des retours sur investissement. »

« Retours sur investissement » pour les entreprises ? Mais n’est-ce pas cela que nous avons combattu pendant deux mois en refusant de livrer nos diplômes, nos universités, nos filières, nos connaissances, aux besoins de rentabilité des entreprises ?

Et c’est cela que cherche à promouvoir Frêche, Mandroux et les présidents des universités de Montpellier ?

 

« Favoriser l’employabilité des étudiants,… renforcer les stages dans les cursus… promouvoir l’université auprès des partenaires extérieurs ».

 

Dans le document de promotion de la candidature de Montpellier[1], on trouve ainsi que « Les universités du Languedoc-Roussillon souhaitent développer des outils permettant de produire une information favorisant la lisibilité de l’employabilité des diplômés des universités. »

Puis : « Les universités souhaitent renforcer la place du stage dans les cursus, faciliter la recherche d’un stage cohérent avec le projet de l’étudiant, promouvoir l’université auprès des partenaires extérieurs. »

Favoriser l’ « employabilité » des étudiants ? Renforcer les stages ? Que vont devenir nos cours, nos TDs, nos TPs ? Obsolètes dans le cadre de « l’employabilité » et du « retour sur investissement » attendu par les entreprises ?

N’est-ce pas le meilleur moyen que nos formations, taillées sur mesure pour les besoins à court terme des entreprises, soient adaptées aux seuls bassins d’emploi locaux, aux « territoires », cela afin de faire « baisser le coût du travail » ?

 

« Mutualisé la médecine préventive pour ouvrir un bureau des stages »

(M. Biloghi, vice président de l’UPV)

 

Alors que peu de responsables se sont exprimés sur le contenu réel du plan Campus, c’est dans une publication quasi-confidentielle à caractère politique (« Débats centristes ») que l’on trouve ces propos du vice président de Montpellier 3 : « Cette fusion des universités est nécessaire. Ceci permettrait de faire ainsi l’économie de services en les regroupant. On aurait ainsi une mutualisation des services communs : médecine préventive, le service économique, la bibliothèque... Ceci permettrait également de mettre en place un grand Bureau des Stages, chose que notre petite Université de Paul Valéry ne peut pas faire. » Fermer la médecine préventive et la bibliothèque pour ouvrir un « grand bureau des stages »… Où veulent-ils nous amener ? Et il faudrait accepter ?

 

« Augmenter les frais d’inscription… pour responsabiliser les étudiants  et leur familles »

(M. Triaire, vice président de Montpellier 3).

 

Ce « plan Campus » n’est pas simplement le moyen de liquider les connaissances et les diplômes, ils veulent aussi expulser les étudiants :

« On ne pourra pas éviter à terme cette réflexion sur les droits d’inscription. C’est une question qu’il faudra se poser à un moment ou à un autre. […]Une augmentation des droits d’inscription pourraient être une solution qui serait à la fois une source de financement pour l’Université et à la fois un moyen de responsabiliser les étudiants, et les familles, au moment du choix de l’entrée dans une filière. » (M. Triaire dans Débats centristes)

Responsabiliser les étudiants et leurs familles ? Que comprendre ? Quel mépris pour les étudiants !

Que deviendront les étudiants dont les parents ne pourront pas payer ? On viendra ensuite nous parler « d’autonomie des étudiants » ? Quelle honte !

 

« Généraliser le supplément au diplôme pour préparer l’insertion professionnelle ».

 

Toujours dans le document de promotion de Montpellier comme candidate à cette destruction sans précédent, le document propose : « L'université généralisera la rédaction de l'annexe descriptive au diplôme (supplément au diplôme) et travaillera sur les compétences pour progresser également dans l'écriture des fiches du répertoire national des certifications professionnelles (RNCP) »

Ce supplément décrit les compétences acquises par l’étudiant et décline son identité, ses résultats obtenus, les stages effectués en entreprise. Quelles seront les conséquences ? Le diplôme doit sanctionner une année d’étude, la même pour tous, sur tout le territoire. Or le plan LMD, en établissant une annexe descriptive dans le cadre d’un « parcours de formation » casse le caractère collectif de cette même formation.

L’objectif de ce supplément n’est-il pas que le patron embauche sur la base de ce supplément, allant ainsi vers l’individualisation de nos droits ?

 

D’où vient cette politique ?

Encore une fois, c’est l’Union européenne qui veut tout liquider/privatiser !

 

En 1999, le processus de Bologne pose les principes de l’« espace européen universitaire ».  Le 19 juin 1999, 29 ministres européens de l’Education réunis à Bologne (Italie) déclarent s’engager « à coordonner nos politiques pour atteindre (…) les objectifs suivants (…) pour la création de l’espace européen de l’enseignement supérieur (…) :

• Adoption d’un système de diplômes facilement lisibles et comparables, entre autres par la mise en oeuvre du "Supplément au diplôme", pour favoriser l’employabilité des citoyens européens et améliorer la compétitivité du système européen d’enseignement supérieur à l’échelon mondial.

• Adoption d’un système fondé essentiellement sur deux cycles principaux, avant et après la licence. (…)

• Mise en place d’un système de crédits – comme celui du système ECTS »

En 2002, le gouvernement Jospin adopte le plan LMD, cassant le caractère national des diplômes, plan qui indique dans son article 5 : « Le nombre de crédits par unité d’enseignement… tient compte de l’ensemble de l’activité exigée de l’étudiant et, notamment, du volume et de la nature des enseignements dispensés, du travail personnel requis, des stages, mémoires, projets et autres activités. » 

De même l’autonomie est une exigence de l’Union européenne qui impose de « mettre en place de nouveaux systèmes de financement des universités conférant aux établissements une plus grande responsabilité vis-à-vis de leur viabilité à long terme », et « d’étendre l’autonomie et la responsabilisation des universités » (Communication de l’Union européenne du 10 mai 2006).

 

C’en est assez ! Défense de toutes les filières, de toutes les formations et enseignements, retour aux diplômes nationaux, non à la déqualification !

Abrogation des plans LMD, LRU et « opération Campus » !

Défense des universités Montpellier 1, 2 et 3 !

Rupture avec l’Union européenne ! Préparons le 2ème congrès de l’AJR !

 

Le 2ème congrès de l’AJR aura lieu fin 2008. Nous estimons qu’il nous faut une organisation qui affirme que la jeunesse a droit à un avenir : un vrai travail et un vrai diplôme, avoir des acquis sociaux, tout cela est incompatible avec le maintien de l’Union européenne.

Nous nous adressons à toute la jeunesse : dans les lycées, dans les universités, dans les lieux de travail, dans les quartiers, préparons ensemble le combat de toute la jeunesse contre le gouvernement, contre l’Union européenne, contre le système capitaliste !

 

 

 

Dernière minute : le plan campus en débat au conseil municipal à Montpellier : pas un élu ne vote contre ! La LCR s’abstient.

Nous venons d’apprendre que Mandroux ayant demandé le soutien du projet de privatisation des universités, il se trouve que la droite et la gauche ont voté pour des deux mains, mais que le représentant de la LCR s’est abstenu.

Comment comprendre ?

Ceux qui cherchaient à prendre la tête de manifestation contre la LRU il y a trois mois ne s’opposeraient pas aujourd’hui à l’application de la LRU ?

Cela n’appelle-t-il pas la construction d’une organisation de jeunesse pour en finir avec l’Union européenneIU ?

Plus que jamais, préparons ensemble le 2ème congrès de l’AJR.

 

 

 

Alliances des Jeunes pour la Révolution – groupe de Montpellier
Contact : 06 85 55 48 01 ; jrmontp@yahoo.fr

 



[1] Tous les documents dont il est question sont consultables à cette adresse Internet : http://www.agropolis.fr/campus_montpellier/

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